Alex STEINWEISS

Alex Steinweiss est considéré comme l’inventeur de la pochette de disque. Bien avant l’âge d’or des sixties, qui vit cet art particulier connaître une véritable explosion en liaison avec la libération des moeurs et avec la révolution pop, il y a eu un premier âge d’or de la pochette de disque dans les années 1940. Voici comment tout a commencé (j’emprunte cet historique à l’article de Louis Bénet, publié ici :http://neoprisme.com/lhistoire-de-la-pochette-dalbum-alex-steinweiss-et-linvention-de-lartwork/) :

Le commerce de disque ne s’est vraiment développé qu’à partir des années 1920. « La consommation de disques 78 tours explose alors chez les particuliers et la musique devient un divertissement populaire. Comme n’importe quel produit de masse, le disque avait son emballage. À cette époque, les disques vinyles étaient donc vendus dans des enveloppes en papier ou en carton brun trouées au centre, sur lesquelles étaient uniquement marqué le nom de l’artiste, de l’album et de la société de production, avec un logo pour les plus arty. Un peu comme un vinyle de techno aujourd’hui en fait. Comme les 78 tours ne pouvaient contenir plus de trois minutes de musique par face, les disques étaient généralement vendus par séries, dans des sortes de coffrets ressemblant à des albums-photos. Ces emballages cartonnés étaient surnommés les tombstones (pierres tombales). »

La maison de disque américaine RCA Victor a été la première à avoir l’idée de décorer les pochettes en y plaçant des reproductions d’oeuvres d’art connues. C’est seulement à partir de 1939 que la compagnie Columbia Records a commencé à faire appel à un graphiste professionnel pour illustrer ses pochettes. Ce graphiste s’appelait Alex Steinweiss. Steinweiss était « un fils d’immigrés Polonais et Letton, élevé dans le quartier populaire de Brooklyn à New York. En deuxième année de lycée à l’Abraham Lincoln High School il fait la rencontre de celui qui sera son mentor, Leon Friend, professeur dirigeant le département d’art, qui s’avérera être un grand spécialiste du graphisme, co-auteur du seul ouvrage de référence sur le sujet à l’époque (Graphic Design, 1936). Un prof passionné et dévoué qui n’hésite pas à payer de sa poche les fournitures à un étudiant qui n’en a pas les moyens. Steinweisss rejoint son club, l’Art Squad, dans lequel il apprend les bases du graphisme – typographie, illustration, affiche… – et découvre les grands mouvements artistiques européens, à commencer par le Bauhaus allemand pour lequel il se passionne. L’Art Squad fut pour Steinweiss une expérience charnière qui lui permit par la suite d’obtenir une bourse et d’entrer à la Parsons School of Design dont il sort diplômé en 1937. […] Deux ans après son diplôme, à 23 ans seulement, il est engagé comme directeur artistique chez Columbia, nouvelle compagnie de disques tout juste acquise par CBS. Chargé de la conception des affiches, des logos et de la publicité il propose, zélé, de moderniser la pochette de disque. Passionné de musique, il ne comprend pas qu’un produit aussi spécial soit vendu dans un emballage aussi austère. Il convainc alors sa direction que, malgré des coûts de fabrication plus élevés, styliser la pochette la rendrait plus accrocheuse aux yeux du consommateur chez les disquaires et augmenterait les ventes. Pari réussi : un des premiers disques illustré sorti par Columbia, une réédition de la Neuvième Symphonie de Beethoven, se vend 800% de plus que l’édition précédente. »

Il définit ainsi le sens de son travail : « Il fallait transposer visuellement la beauté de la musique, et les couleurs, la composition, la typographie et les détails subjectifs devaient se projeter avec force. Je traitais donc chaque graphisme comme une affiche en miniature, capable, tout à la fois, d’évoquer le contenu subjectif de la musique et d’attirer l’oeil de l’acheteur potentiel. »

Voici une sélection d’une trentaine de pochettes de disques réalisées par Steinweiss entre 1938 et 1961.

 

3 Commentaires

  1. ND

    It is said that the LP album was saved in the 1960’s by Hippies who used them to roll joints on as 45’s were to small.

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    1. ace (Auteur de l'article)

      Funny story. Is it true ? I don’t understand if they roll the joints ON the covers or WITH the covers. In that case, it would have been strange joints to smoke.

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  2. hjgj

    de fou

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