RENAUD

En 2018, j’assistais au concert du groupe « Opium du Peuple » au festival « Sur les Pointes. Pour introduire leur reprise de « Laisse Béton », le chanteur a dit quelques chose de ce genre : « Il faut se méfier des jeunes chanteurs de gauche qui deviennent des vieux chanteurs de droite ».

Je sais que c’est vrai mais peut-on en vouloir à Renaud ?

Sans vouloir faire de la psychologie de bazar, ses déboires sentimentaux, sa nostalgie profonde pour une époque révolue et l’évolution générale de la société française (qui est encore de gauche en France à part moi ? plus grand monde!) ont contribué à l’amener sur la pente fatale de la beaufitude réactionnaire au fur et à mesure que sa voix, sa gueule d’ange (et ses gonzesses) se faisaient la malle.

Je vénère Renaud, je pleurerai quand il mourra, mais pour moi il est déjà mort à moitié, et ça ne date pas d’hier. Ça remonte très précisément à ce concert sur la place de la Bastille en 1988, pour la réélection de Mitterrand (ou bien était-ce lors de la Fête de la musique… merde, ma mémoire fout le camp, un peu comme la tessiture vocale de Renaud), bref, ce jour-là il avait choisi d’expurger son répertoire de la moindre chanson engagée. Exit les « Hexagone », « Société tu m’auras pas » ou « Étudiant poil au dent » et je ne parle même pas de « Où c’est que j’ai mis mon flingue ». A la place, on eu droit à un florilège de mièvreries telles que « En cloque », « Doudou s’en fout » ou  « Le retour de la Pepette ». La société l’avait eu!

Renaud a sorti cinq chefs d’œuvres incontournables de la chanson française (ses cinq premiers albums). En cherchant bien sur les 10 ou 12 albums suivants, on devrait pouvoir trouver assez de bonnes chansons pour faire un album de la trempe de Marche à l’ombre. Un album et demi à la rigueur. Tout le reste est sans grand intérêt.

Ah, une dernière précision à l’adresse de ceux qui voudraient me casser les couilles parce que je ne suis pas gentil avec leur chanteur adoré. J’ai vu Renaud sur scène pour la première fois en 1978 au Théâtre de la ville et je m’en rappelle comme si c’était hier alors que je n’avais que 9 ans! Alors pour moi, cette époque est sacrée et j’en ai la même nostalgie que Renaud à propos de son enfance. Je ne dirais rien de plus. Si je dis trop de bien de lui ça fera des jaloux et si je dis du mal de lui, j’y manque de respect… Y faut rien dire du tout de Renaud.

BOOTLEGS DE RENAUD

Sa dégringolade humaine et artistique (qui me fout les boules chaque fois que je le vois à la télé) peut être documentée en piochant dans les bootlegs suivants de manière chronologique :

1976 – MES POTES D’ARGENTEUIL

mars/avr. 1977 – EN CONCERT EN BELGIQUE 1977

08/10/1980 – A L’ALHAMBRA

XX/07/1983 – THONEX 1983

08/09/1984 – FETE DE L’HUMANITE 1984

25/01/1986 – STUDIO 22 RTL

12/05/1986 – BORDEAUX 1986

12/07/1986 – PUTAINS DE FRANCOFOLIES

15/07/1989 – LA ROCHELLE 1989

02/05/1992 – EN CONCERT A LIEGE 1992

18/05/1992 – CASINO DE PARIS 1992

13/07/1992 – FRANCOFOLIES 1992

09/12/1996 – OLYMPIA 1996

13/05/1996 – LA TEIGNE (CONCERT D’UN SOIR RTL)

28/10/1999 – ROCK’N’ROLL A LILLE-ROUBAIX-TOURCOING

08/11/2000 – EN CONCERT A POITIERS

25/02/2001 – BISTROT D’ENFER

26/07/2003 – PALEO FESTIVAL

13/04/2007 – BASTON A NANCY

16/09/2007 – FETE DE L’HUMANITE 2007

29/09/2007 – LA CIGALE 2007

06/12/2007 – CONCERT PRIVE FIP

10/11/2016 – TOUJOURS DEBOUT