Le mot tatouage vient du tahitien « ta atua » qui signifie littéralement « dessin esprit ». Cette pratique est attestée dès le néolithique. Jules César évoque dans son récit de la conquete de la Bretagne les marques dessinées sur le corps des indigènes. En Occident, le tatouage a ensuite longtemps été une pratique réprouvée car condamnée par la Bible : « Vous ne ferez point d’incisions dans votre chair pour un mort, et vous n’imprimerez point de figures sur vous » (Lévithique, 19, 28).
Jusqu’au 18ème siècle, le tatouage reste cantonné aux marins et aux marginaux. Au 19ème siècle, la pratique est courante dans la pègre, comme en attestent les fiches de police, qui notent scrupuleusement les tatouages des truands, moyen particulièrement efficace pour les identifier. Au 20ème siècle, le tatouage devient parfois un signe d’appartenance à une confrérie, est utilisé par les Nazis à Auschwitz, est parfois réalisé artisanalement pour signer le passage à l’armée ou un séjour en prison et on sait que plusieurs hommes politiques de premier plan s’en étaient fait réaliser en secret (Franklin Roosevelt, Staline, Churchill, le Tsar Nicolas II, etc.). A partir des années 1960, le tatouage devient très fréquent chez les rockers ; une génération plus tard, les sportifs l’adoptent à leur tour. Enfin, depuis le début du 21ème siècle, les femmes de ménage, les éboueurs, les présentateurs du journal de 20h, les membres de l’Académie française ou les bonnes soeurs sont tatoués.
Sur les pochettes de disques, on peut presque lire l’histoire du tatouage :