Longtemps censurés en tant que lieu de nudité et/ou de saleté, les WC et les salles de bain n’ont fait qu’une apparition tardive sur les pochettes de disques. L’intérêt est qu’avec un peu d’imagination, on peut suggérer beaucoup de chose ce qui, rétrospectivement donne un peu raison aux censeurs d’autrefois.
Concernant plus particulièrement les WC, ils illustrent parfaitement la situation évoquée un jour par Léandri (ou Gotlib) dans Fluide Glacial : n’ayant dans sa jeunesse jamais vu l’ombre de la silhouette d’une cuvette de WC dans un film, un livre ou une bande dessinée, il avait fini par croire que cela signifiait que les adultes n’allaient pas aux WC et que seuls les enfants étaient astreints au besoin d’uriner et de déféquer. Dans le rock, on s’est retenu de pisser jusque dans les années 1970. De ce point de vue, la pochette des Who pour leur album « Who’s Next » (1971) est vraiment fondatrice. A partir des années 1980, on s’est lâchés.
Ces dernières années, la censure s’est assez largement relâchée, ou du moins elle ne s’exerce plus de la même manière ni sur les mêmes sujets. Même si on a toujours un peu de mal à se représenter Lady Diana ou Carla Bruni lâchant une diarrhée bien liquide dans leurs WC, les chiottes, la merde, la pisse sont devenus des notions suffisamment mainstream pour qu’on en trouve sur des pochettes de disque. Encore que…