J’ai toujours accordé la priorité à la musique sur les paroles, aussi bien en ce qui concerne les artistes français que les anglo-saxons (voire les finlandais et les Ossètes du Sud). Il y a toutefois quelques exceptions à cette règle. Côté français, je pense évidemment à Renaud, mais aussi à un groupe comme Odeurs. Dans le domaine étranger, rares sont les artistes dont je me sois vraiment préoccupé de la signification des paroles – ce qui ne m’empêchait pas d’apprécier le phrasé ou le sens de la rime. Toutefois, il y a au moins deux groupes pour lesquels je fais une exception : il s’agit de Pink Floyd et des Dead Kennedys (il y en a surement quelques autres, mais qui ne me viennent pas à l’esprit présentement).
Pour ce qui concerne les Dead Kennedys, c’est d’abord le nom qui m’a intrigué. Je sentais bien l’énorme provocation qu’il recelait et cela entrait parfaitement en résonance avec mon sens de l’humour personnel. A vrai dire, le monde du rock se divise en deux catégories : les groupes qui ont un nom qui ne veut rien dire (exemples : Toto, Van Halen, Chicago ou Pink Floyd) et ceux dont le nom est puissamment évocateur du contenu musical, comme Led Zeppelin, Steppenwolf, les Doors ou, bien sûr, les Dead Kennedys.
Ces deux mots disent tout : le côté politisé, l’humour à mourir de rire, le second degré… Peu d’artistes ont choisi un nom aussi révélateur de ce qu’ils sont, et surtout, peu d’entre eux ont mérité leur appellation. Selon Jello Biafra, il ne s’agit pas de se moquer des Kennedys, mais d’évoquer la fin du rêve américain, un programme parfaitement réalisé, comme on le verra à travers les extraits de leurs paroles un peu plus bas dans cette critique.
Après le nom du groupe, qui m’a convaincu d’en faire l’écoute, c’est la musique qui m’a plu. J’avais emprunté leur album « Fresh Fruit for rotting vegetables » à la médiathèque de La Courneuve, mais le 33 tours ne comportait pas les textes des chansons. Cependant, j’avais déjà noté d’après leur titre qu’elles devaient traiter de sujet subversifs : « California Über Alles », « Chemical Warfare », « Let’s Lynch the landlord » ou « Holiday in Cambodia ». Ça ne ressemblait pas vraiment à des bluettes.
Plus tard, j’ai commencé à me renseigner sur ce groupe, et j’ai découvert son engagement politique : leur chanteur, Jello Biafra (rien que son nom était révélateur) s’était même présenté à l’élection du maire de San Francisco, obtenant paraît-il environ 5% des suffrages. Et à l’intérieur de la pochette de la compilation « Give Me Convenience or Give Me Death », que j’ai acheté à Munich un ou deux ans plus tard, il y avait un journal d’une seizaine de pages relatant la fameuse affaire de la pochette de l’album « Frankenchrist » : Biafra avait été inculpé pour avoir laissé des mineurs acheter l’album en question alors que la pochette intérieure comportait une image pornographique (en réalité une reproduction d’une œuvre de l’artiste suisse H.R. Giger – celui-là même qui a créé l’extra-terrestre Alien). L’oeuvre incriminée s’intitulait « Penis Landscape » et montrait une série de pénis en érection sodomisant des anus).
Cette inculpation, qui semblait davantage un moyen de faire taire ce trublion qu’autre chose, avait suscité un gigantesque élan de soutien de la part de l’intelligentsia des Etats-Unis qui avait pris fait et cause pour le chanteur des Dead Kennedys. Celui-ci avait finalement été relaxé.
Ci-dessus, la pochette de la compilation « Give me convenience or give me death » utilise une méthode très appréciée par les Dead Kennedys : le collage par détournement de publicités. A droite, la publicité pour crème à raser spéciale « barbes dures » détournée en un symbole de la liberté d’expression bafouée face à un monde de crimes et d’injustices. Sûrement une évocation aussi de la fameuse affaire Frankenchrist, dans laquelle les pouvoirs publics semblent avoir voulu trouver un prétexte pour faire taire Jello Biafra.
Le groupe s’est formé en 1978 à San Francisco et a publié quatre albums, un mini album et une compilation de singles et de titres rares, entre 1980 et 1986, avant de choisir de se séparer en raison de l’évolution malsaine de la scène underground américaine, dans laquelle on trouvait de plus en plus d’artistes opportunistes et de spectateurs ne venant aux concerts punks que pour la bière et la bagarre. Jello Biafra en était arrivé à la conclusion que le rock n’était plus le média le mieux approprié pour faire passer ses idées politiques.
Le groupe tel qu’il est apparu au Bay Aera Music Awards Show le 25 mars 1980. Il s’agissait de présenter les nouveaux talents de la scène alternative. Au bout de 15 secondes de la chanson « California Über Alles », le groupe s’est arrêté de jouer. Tous portaient des chemises avec un grand « S ». Ils ont sorti les cravates cachées à l’intérieur de la chemise de manière à former le sigle du dollar et après que Biafra ait déclaré : « »Hold it! We’ve gotta prove that we’re adults now. We’re not a punk rock band, we’re a new wave band. », ils ont commencé à jouer un morceau écrit spécialement pour l’occasion, intitulé « Pull My Strings » et comportant les paroles suivantes : « Is my cock big enough, is my brain small enough, for you to make me a star? » (dois-je traduire? Disons juste que cock signifie bite)
Bref, tout ce que j’apprenais sur ce groupe me le rendait éminemment sympathique et m’a amené à m’intéresser aux paroles de ses chansons. La première que j’ai décortiquée figurait sur leur dernier album, « Bedtime for democracy » (encore un titre d’album génial) et s’intitulait « Dear Abby ». J’en ai fait une explication de texte en cours d’anglais à la fac. Il s’agissait d’une farce mettant en scène une victime de la politique ultralibérale de Reagan (ces fameuses mesures d’austérité appelées « Reaganomics ») qui demandait à Abby (la Mennie Grégoire américaine) si cela posait problème qu’elle vole des morceau de cadavre à l’institut médico-légal dans lequel elle travaillait en étant sous-payée et qu’elle les fasse bouillir pour les donner à manger à sa famille afin qu’ils aient de la viande au moins trois fois par semaine. Abby répondait que cela ne posait aucun problème à condition que les corps aient bien reçu la bénédiction d’un prêtre. On trouvait dans les paroles de cette petite chanson (œuvre mineure de la carrière des Dead Kennedys au demeurant) tout ce qui faisait l’essence du groupe : l’humour noir, l’outrance, la dénonciation politique.
L’album « Plastic Surgery Disaster » a été le dernier que j’ai acheté (bien qu’il soit leur troisième album) car il était très difficile à trouver à l’époque. En réalité, il est leur deuxième vrai album. Entre « Fresh Fruit… » et celui-ci, il n’y a eu qu’un mini album intitulé « In God we trust inc. », sorti en 1981. Il s’agissait en fait d’un EP, ce qu’on appelait à l’époque du vinyle un maxi 45, d’une durée d’une vingtaine de minutes mais comportant néanmoins 8 chansons. Plus tard, à l’époque du CD, « In God we trust inc. » et « Plastic Surgery Disaster » ont été réuni sur le même disque compact, les chansons du maxi 45 tours constituant les titres 15 à 22 du CD.
L’idée d’avoir réuni ces deux albums sur un même CD est curieuse car ils sont totalement différents.
« In God we trust inc. » est le plus violent et le plus rapide jamais sorti par le groupe, en un mot le plus nettement orienté punk hard-core. Il est donc, à mon sens le moins intéressant d’un point de vue strictement musical, la plupart des chansons étant à peu près interchangeables. Par contre, les paroles sont hilarantes (rien que les titres sont amusants, mention spéciale à « Religious vomit », à mettre en parallèle avec la pochette originale, qui montrait un Christ crucifié sur un billet de banque, et avec le titre très provocateur de « In God we trust inc. ». Tous ces éléments ont bien évidemment concourus à faire interdire le disque de toute promotion et même de vente dans de nombreuses chaînes de magasins. Autre titre très gonflé de ce mini album : « Nazi Punks f…k off ». Il faut songer que les skinheads et autres « Nazi punks » étaient légions aux concerts des Dead Kennedys et qu’il ne fallait pas manquer de courage pour leur hurler ça à la face. On trouve aussi sur ce mini album une très amusante reprise en style punk du classique country « Rawhide » ainsi qu’une version revisitée de « California über alles » (le tube du premier album) dans un style jazzy et sous le nouveau titre de « We’ve Got a Bigger Problem Now ». Il faut dire qu’entre 1980 (date de sortie de l’album « Fresh Fruit… ») et 1981, l’ancien Gouverneur de Californie Ronald Reagan était devenu le Président des Etats-Unis. La nouvelle version de la chanson bien plus violente dans ses paroles n’hésitait pas à prendre à parti l’ancien cow-boy :
“I am Emperor Ronald Regan
Born again with fascist cravings
Still, you make me president
Human rights will soon go ‘way
I am now your Shah today
Now I command all of you
Now your gonna pray in school
I’ll make sure they’re christian too
[Chorus]
California Uber Alles
Uber Alles California
[…]
Welcome to 1984
Are you ready for the Third World War?!?
You too will meet the secret police
They’ll draft you and they’ll jail your niece
You’ll go quietly to boot camp
They’ll shoot you dead, make you a man
Don’t worry, it’s for a cause
Feeding global corporations’ claws
Die on a brand new poison gas
El Salvador or Afghanistan
Making money for President Regan
And all the friends of President Regan”
Une rumeur tenace prétend que l’album « In God we trust inc. » a été enregistré en accéléré pour renforcer le côté ultra rapide. Je ne sais pas si c’est vrai mais les morceaux sont effectivement ultra rapides – et conséquemment ultra courts, avoisinant en moyenne les 1 mn 30, sauf « We’ve Got a Bigger Problem Now », qui dure environ 4 minutes.
Si « In God we trust inc. » est simplement un intermède amusant, l’album « Plastic Surgery Disaster » est en revanche un chef d’oeuvre. Il est probablement le plus mélodieux jamais réalisé par les Dead Kennedys, même si le capharnaüm sonore qui ouvre le disque peut faire craindre le pire.
Le verso de la pochette de l’album Plastic Surgery disaster. Là aussi on trouve à la fois une discrète critique de la société de consommation et du « American way of life » et une forme d’humour potache avec ce château d’eau transformé en smiley. Mais derrière l’apparente ingénuité il y a toujours un double sens : la smiley est aussi un emblème de la défonce, ce qui peut faire comprendre le sens de cette photo comme : la consommation (pavillon et Cadillac) est le nouvel opium du peuple.
Le premier titre du disque, « Government Flu » possède une rythmique d’enfer qui donne le ton du disque. La basse et la guitare ont été mises en avant par rapport à la voix, contrairement aux deux albums précédents, et c’est une bonne initiative. Les chefs d’œuvres s’enchaînent, surtout à partir du 5ème morceaux, avec en particulier « Buzzbomb », « Halloween », « Winnebago Warrior », « Riot », « Bleed for me », « Dead End » ou « Moon Over Marin ». La guitare surf, quelques interventions discrètes de chœurs féminins (une nouveauté de cet album) rappellent que, derrière la violence des paroles et du son, les Dead Kennedys sont de dignes héritiers de la musique des sixties.
Frank Zappa disait que le punk rock n’était rien d’autre que de la musique des sixties jouée par des gens ne sachant pas la jouer pour des gens ne la comprenant pas. Ce n’est pas le cas des Dead Kennedys dont l’habileté technique est incontestable et qui savent allier l’humour destructeur avec la rage révolutionnaire.
Une fois encore, l’image de la pochette est un bon résumé de la philosophie du groupe. Il s’agit d’une photo intitulée « Hands » dont l’auteur est le photographe Michael Wells. Prise en Ouganda en 1980 en pleine famine, elle montre la main d’un enfant ougandais victime de sous-nutrition dans la main d’un missionnaire venu pour une action humanitaire. Outre le fait qu’elle évoque aussi le drame du Biafra (qui est le surnom choisi par Eric Boucher, le chanteur et parolier du groupe), elle est une puissante dénonciation des inégalités dans le monde.
Les paroles des chansons du disque mériteraient presque toutes d’être citées.
Dans “Bleed for me”, est évoquée la collusion entre la politique extérieure des États-Unis et leurs intérêts économiques, suggérant l’idée que c’est surtout la volonté de faire des profits qui guide l’action du pays et que les Etats-Unis soutiennent des dictatures sanglantes en échange de contrats privilégiés pour leur multinationales :
« In the name of world peace
In the name of world profits
America pumps up our secret police
America wants fuel
To get it, it needs puppets
So what’s ten million dead if it’s keeping out the Russians?”
Dans “Buzzbomb”, on trouve un thème souvent dénoncé par Jello Biafra: celui du machisme et de la toute puissance ressentie par le macho au volant de sa voiture. Mais ici, il s’agit de dénoncer aussi la vacuité d’une existence dans laquelle la voiture est le seul exutoire.
« Buzzbomb buzzbomb macho-mobile
The road’s my slave, that’s how I feel
I cruise alone, I cruise real far
Shoo young punk! I love my car”
Ci-dessus, un des collages figurant sur la pochette intérieure de l’album. Il faut les regarder attentivement, ils sont souvent très drôles (et clairement inspirés de l’œuvre de l’artiste Erro)
La longue chanson “Riot” (qui avec ses 6 minutes est l’une des deux ou trois plus longues jamais écrites par les Dead Kennedys) évoque une émeute, probablement d’un ghetto noir et sa répression par la police:
“Adrenalin shoots your nerves to the sky
Everyone knows this town is gonna blow
And it’s all Gonna blow right now
Now you can smash all the windows that you want
All you really need are some friends and a rock
Throwing a brick never felt so damn good
Smash more glass
Scream with a laugh
They’re callin’ the National Guard
Now could be your only chance to torch a police car
Climb the roof, kick the siren in and jump and yelp for joy
Quickly, dive back in the crowd, slip away, now don’t get caught
Let’s loot the spiffy hi-fi store, grab as much as you can hold
The barricades spring up from nowhere
Cops in helmets line the lines
Shotguns prod into your bellies
The trigger fingers want an excuse
Now!
It’s all over but not quite, the pigs have just begun to fight
They club your heads, kick your teeth
Police can riot all that they please
“Terminal Preppie” me fait penser au génial roman “Moins que Zero”, de Bret Easton Ellis, à ceci près que les étudiants zombies du romancier sont des enfants désœuvrés, blasés et sans idéaux de la grande bourgeoisie tandis que ceux de la chanson des Dead Kennedys sont des arrivistes qui ressemblent un peu à ceux que Renaud croque dans sa chanson « Etudiant poil aux dents » :
“I go to college, that makes me so cool
I live in a dorm and show off by the pool
I join the right clubs just to build an impression
I block out thinking, it won’t get me ahead
My ambition in life
Is to look good on paper
All I want is a slot
In some big corporation
Belushi’s my hero, I lampoon and I ape him
My news of the world, comes from Sports Illustrated
I’m proud of my trophies like my empty beer cans
Stacked in rows up the wall to impress all my friends
No, I’m not here to learn
I just want to get drunk
And major in business
And be taught how to fuck, whoo, win
Win, I always play to win
Want to fit in like a cog
In the faceless machine
I’m a terminal, terminal, terminal preppie
Terminal, terminal, terminal preppie
Terminal, terminal, terminal, terminal
Terminal, terminal, terminal, terminal
I want a wife with tits
Who just smiles all the time
In my centerfold world
Filled with Springsteen and wine
Some day I’ll have power
Some day I’ll have boats
A tract in some suburb
With Thanksgivings to host
I’m a terminal, terminal, terminal preppie
Terminal, terminal, terminal preppie
Terminal, terminal, terminal preppie”
Un autre collage de la même pochette. Plusieurs photo semblent directement en relation avec les paroles de la chanson « Riot »
Dans “Moon over Marin”, on découvre une vision cauchemardesque d’un proche futur (en total contraste avec la musique presque planante) sur les côtes californienne du Marin County (un comté ultra-bourgois et conservateur) : monde surpeuplé, plages privées entourées de barbelés, marée noire… on pense au roman de SF de John Brunner « Le troupeau aveugle »…
“The crowded future stings my eyes
I still find time to exercise
In uniform with two white stripes
Unlock my section of the sand
It’s fenced off to the water’s edge
I clamp a gas mask on my head
On my beach at night
Bathe in my moonlight
Another tanker’s hit the rocks
Abandoned to spill out its guts
The sand is laced with sticky glops
Oh, shimmering moonlight sheen upon
The waves and water clogged with oil
White gases steam up from the soil
On my beach at night
Bathe in my moonlight
I squish dead fish between my toes
Try not to step on any bones
I turn around and I go home
I slip back through my basement door
Switch off all that I own below
Dive in my scalding wooden tub
My own beach at night
Bathe in my moonlight
There will always be a moon over Marin
There, wasn’t that a nice visit?
Don’t forget, a psychiatrist is on duty twenty-four hours a day in the blue room
Just up from the parking garage
Drink plenty of water when you take these
Now you can relax
And return to your job!”
“Trust Your mechanic” dénonce la société de consommation et la propension du capitalisme à systématiser la marchandisation de tous les aspects de la vie:
“TV invents a disease you think you have
So you buy our drugs and soon you depend on them
Pain is in your mind gotcha comin’ back for more
Again and again and again and again, gonna rip you off
Rip you off
Doctor says you need surgery now
You’re feelin’ good ’til the side effects fuck up something else
You’re ensnared by the medicine man paying up the ass again and again, gonna rip you off
Trust your mechanic to mend your car
Bring it in to his garage
He tightens and loosens a few spare parts
One thing’s fixed, another falls apart
And the rich eat you
A magazine says your face don’t look quite right
Unless you wear our brand new wonder creme tonight
Never look right again unless you grease your skin
Again and again and again and again, gonna rip you off
Told you’re depressed so of course you see the psychiatrist
Right when you hit your neuroses’ roots he confuses you
He fucks your head up worse, gotcha feeling helpless
You’re comin’ back for more again and again, gonna rip you off
Rip you off
Trust your mechanic to make you well
You see an awful lot of him now
The quicker he makes your life fall apart
The more money you put in his pockets
Trust your mechanic to plug your holes
Trust him to make more somewhere else
Trust your mechanic, he’ll always come through and rip you off”
La chanson “Government Flu” est une petite pochade paranoïaque dans laquelle le gouvernement fabrique des maladies non seulement pour vendre plus de médicaments mais pour incorporer à ces médicaments des produits permettant d’asservir la population. L’affaire de la grippe H5N1 a rendu cette histoire soudain un peu plus crédible.
« Dead End » évoque une personne dont le monde s’écroule peu à peu. Trahi par ses amis, quitté par sa femme, il ressent une perte de contrôle de la réalité et du monde. La chanson la plus sérieuse et la plus désabusée du disque.
« Well Paid scientiste », enfin, évoque les scientifiques grassement payés par des multinationales pour fabriquer ce qu’on leur demande sans se poser de problèmes de conscience.
On voit donc que les thématiques abordées sont diverses mais qu’elles tournent généralement autour d’une dénonciation radicale de la société capitaliste militarisée et conservatrice des Etats-Unis. Surtout, tous ces thèmes sont aujourd’hui plus d’actualité que jamais.
Post Scriptum :
Je n’ai pas parlé de la chanson « Halloween » car, malgré une musique excellente, son thème est surtout parlant pour les habitants de San Francisco, où la célébration de Halloween est particulièrement importante. En revanche, elle est sortie en single et voici quelle en était la pochette. Si vous êtes attentif, vous y reconnaîtrez peut-être un élément visuel que je me suis permis d’emprunter.
Bravo pour cet Article