METALLICA – KILL’EM ALL (1983)

On peut dire tout ce qu’on veut de Metallica, mais une chose est sûre : il y a eu un avant et un après Metallica. Ce groupe, fondé en Californie en 1981, à une époque où explosait la nouvelle vague du heavy-metal britannique (NWOBHM, en version originale) s’est révélé au monde avec son album « Kill’em all », publié en 1983 et, surtout, son album « Ride the Lightning » (1984).

Après le déclin des grands fondateurs du heavy metal et du hard rock (Black Sabbath, Led Zeppelin, Deep Purple, Steppenwolf, Blue Öyster Cult, etc.), une vague de nouveau groupe reprend le flambeau à la fin des années 70. Ces groupes sont principalement anglais : Judas Priest, Saxon, Iron Maiden, Motorhead, Def Leppard ou Diamond Head. Ils imposent une musique rapide et violente (du moins pour l’époque), le plus souvent jouée avec deux guitaristes et qui systématise l’usage du son de guitare saturé et du solo en picking. Cette musique se distingue de celle des groupes hard du début des années 70 par son éloignement – sa rupture, presque – avec les racines blues du rock’n’roll. Ils imposent aussi un nouveau style visuel : cuir, clous, guitares customisées (avec souvent des formes évocatrices : croix, hache, tête de mort…) dont le film « This is spinal tap » donne une vision désopilante et à peine caricaturale.

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Aux Etats-Unis aussi naissent des groupes inspirés par ce courant : Van Halen, Manowar, Slayer ou, justement, Metallica, qui a toujours revendiqué des influences telles que Diamond Head ou Blitzkrieg.

 Mais Metallica s’est progressivement différencié de ce courant heavy metal jusqu’à finir par devenir un groupe grand public dans les années 1990..

Ce n’était pas gagné car le groupe était parti sur des bases assez extrêmes. A l’époque de ses deux premiers albums, il était non seulement l’un des groupes qui jouaient le plus vite (on avait d’ailleurs inventé la catégorie « speed metal » rien que pour définir leur musique), mais en outre un groupe en apparence très violent. Cette violence s’exprimait aussi bien par les pochettes ou les titres de ses disques (« Kill’em all » montre une flaque de sang avec l’ombre d’une main tenant un marteau, « Ride the lightning » montre une chaise électrique) que par la voix particulièrement râpeuse du chanteur ou bien par les thèmes de ses chansons (« Seek and destroy », « Metal Militia », « Creeping Death », « Jump in the fire », etc.). Dans ces conditions, peu de chance de séduire le grand public et de sortir du ghetto heavy metal.

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 Pourtant, à partir de son cinquième album (sobrement intitulé « Metallica », 1990) le groupe opère un tournant assez surprenant. Ce disque ne comprend aucun titre vraiment violent (du moins à l’aune des trois premiers albums) et inclut même deux chansons douces qui réussissent à passer sur les ondes FM où elles rencontrent un grand succès et offrent à Metallica un public nouveau et nombreux qui n’était jusque là pas familiarisé avec le heavy Metal. Dans l’album précédent (« And Justice for all », 1988) une première inflexion avait été remarquée : Metallica avait pour la première fois sacrifié au rite du vidéo-clip pour accompagner la chanson « One », un titre déjà assez accessible bien qu’encore indéniablement dans le style heavy metal. Désormais, le groupe accompagnera systématiquement ses hits potentiels de vidéo-clips, outil essentiel pour toucher le grand public via MTV où les autres chaînes de télé musicales.

 Au cours des mêmes années 1988-1992 se sont révélés un certain nombre de groupes qui tentaient d’opérer une fusion entre le heavy metal et la pop mainstream, ou bien qui exploraient de nouvelles voies musicales apparentées au heavy metal. C’est le cas par exemple de « Faith No more » ou « Soundgarden », de « Nirvana » et des groupes du mouvement grunge, ou encore d’« Oasis », « Supergrass » et les groupes de la vague britpop.

Ainsi, on voit naître un ensemble de groupes qui passent sans problème à la radio et à la télé, qui acceptent grosso-modo les règles du marketing leur permettant de ne pas être enfermés dans un ghetto musical et qui acclimatent le public à des sonorités largement aussi violentes que les premiers albums de Metallica, mais enrobées dans un contexte dédiabolisé.

 C’est un changement de taille ! A peu près de la même ampleur que le passage du Elvis Presley obscène et subversif de la fin des années 50 à la consommation de masse d’un rock’n’roll domestiqué à la fin des années 60, évolution réalisée en partie grâce aux Beatles. La musique des Beatles n’était pas moins violente que celle d’Elvis ; leurs paroles pas moins subversive, c’était même plutôt le contraire, mais l’ensemble était porté par un engouement nouveau et était désormais adopté par la génération des adolescents qui avaient grandi avec Elvis et étaient maintenant des adultes ayant eux-mêmes des enfants.

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 Une mise en perspective amusante peut être réalisée en comparant le dernier album des Beatles (disons le dernier qu’ils aient enregistré : « Abbey Road, 1969) et le premier album de Metallica (1983). Quatorze années seulement séparent ces deux disques. Autant d’années se sont écoulées entre la date de sortie de ce même premier album de Metallica et celle de leur septième album (« Reload », 1997). Et davantage d’années ont passé entre celui-ci et aujourd’hui. Pourtant, musicalement, entre « Abbey Road » et « Kill’em all », il y a un univers de différence, alors qu’entre « Kill’em all » et aujourd’hui (donc à 31 ans d’écart) la nature profonde de la musique rock n’a plus beaucoup évolué.

 Aujourd’hui, Metallica ne choque plus personne ; à ses concerts, on voit des pères de famille avec leurs enfants et le nom du groupe est à peu près connu du monde entier.

Je voudrais rappeler ici qu’il n’en a pas toujours été ainsi et qu’à une époque lointaine (31 ans, donc) Metallica faisait une putain de bonne musique qui n’est plus aujourd’hui qu’un vague souvenir. Voici donc le test ultime pour savoir si vous aimez vraiment Metallica ou si vous n’êtes qu’un fan de la vingt-cinquième heure : allumez votre chaîne stéréo, mettez le son assez fort (disons au onzième cran sur une échelle de dix, comme dans « Spinal Tap »), posez le casque sur vos oreilles et introduisez l’album…

 …KILL’EM ALL (1983)

En mai 1984, j’étais en classe de seconde. A l’époque, j’avais un fort a priori négatif à l’encontre du hard rock mais, comme la plupart des gens, je n’avais jamais vraiment fait l’effort d’en écouter pour pouvoir juger.

En ce temps reculé où l’URSS existait toujours et où les disques étaient en plastique noir et avaient deux faces, j’écoutais surtout Pink Floyd, mais aussi Genesis, Dire Straits, David Bowie, Deep Purple, les Rolling Stones, Roxy Music et même Nina Hagen. J’en oublie sûrement beaucoup, mais c’est pour donner une idée.

Un beau jour, alors que j’étais dans la cour du lycée à faire je ne me rappelle plus quoi, Richard Delouthe, un gars de ma classe, s’est approché subrepticement dans mon dos et m’a posé sur les oreilles le casque de son walkman. J’ai été saisi par une musique complètement folle : une vitesse inouïe, un solo de guitare plus ébouriffant que tout ce que j’avais pu entendre jusque là et des breaks en veux-tu en voilà, exécutés à 300 beat par seconde. J’étais soufflé.

« C’est quoi, ai-je demandé à Richard. » Il m’a révélé que c’était un nouveau groupe qui s’appelait Metallica. C’était le premier morceau de leur premier album, une chanson intitulée « Hit the lights ».

 Quelques temps plus tard, je suis allé à la FNAC du Forum des Halles avec mon pote Marco. A l’époque, on volait beaucoup de 33 tours (parce qu’on avait pas beaucoup de thunes, mais aussi pour le plaisir de la décharge d’adrénaline au moment de passer devant les vigiles avec l’air détaché du passant innocent). C’est moi qui avais mis au point la technique. Des techniques de fauche, j’en ai inventé des dizaines, pour les cassettes, les livres, les vidéos… Elles fonctionnaient presque toutes, mais je ne vais pas tout révéler ici (sauf si vous m’écrivez en me faisant parvenir un chèque de 300 euros). Pour les 33 tours, c’était un peu plus compliqué vu la dimension de l’objet. Je procédais ainsi : je choisissais un album simple mais qui avait une pochette qui s’ouvrait, comme c’était la mode à l’époque. Si possible un album pas trop cher et que j’avais l’intention d’acheter. Je l’ouvrais en faisant comme si je lisais les notes de pochette intérieures. En faisant cela, je faisais glisser le disque dans le second volet de la pochette, ce qui nécessitait une certaine dextérité, mais je m’étais entraîné chez moi. Ainsi, la pochette principale, là où devait normalement se trouver le disque, était maintenant vide. Je refermais la pochette et me saisissais d’un autre album, le plus cher possible. Je le sortais de sa pochette comme pour vérifier qu’il n’était pas rayé. Puis je le rangeais, mais au lieu de le glisser dans sa pochette à lui, je le faisais glisser dans celle que j’avais préalablement vidée. Ainsi, je sortais avec une pochette contenant deux disques, mais au prix d’un seul.

Le défaut c’est que du coup il me manquait la pochette du second disque. L’avantage c’est que jamais une caissière ne s’est rendu compte du subterfuge.

Je raconte tout ça parce que ce jour là, qui devait se situer vers octobre ou novembre 1984, on avait décidé, Marco et moi, d’acheter les deux premiers albums de Metallica, un chacun. Marco a donc acheté le premier album de Metallica. Manque de pot, le second, qui était sorti quelques semaines plus tôt, était en rupture de stock. A la place, j’ai acheté un album d’Iron Maiden (« Piece of mind ») dans la pochette duquel j’ai glissé un autre album, mais je ne me rappelle plus lequel.

En rentrant de la FNAC, on est descendu du métro à la station Fort d’Aubervilliers. A l’époque, la ligne 7 s’arrêtait là ; après, il fallait marcher 25 minutes jusqu’à Drancy ; aujourd’hui, ça me paraît démentiel, mais déjà à l’époque les banlieues ouvrières étaient des zones de relégation. Sur notre chemin, il y avait le Viniprix des « Quatre routes de La Courneuve ». A tout hasard je propose à Marco d’aller voir leur rayon disque. Nous entrons avec sous le bras nos disques « achetés » à la FNAC. Nous arrivons au rayon disque, qui se situait presque en face des caisses. A cette heure là, le magasin était assez désert ; il n’y avait qu’une caisse ouverte sur trois. Pas de vigile visible ; il faut dire que les vigiles n’étaient pas encore une chose systématique en ces temps reculés dans le département 93 (qui le croirait aujourd’hui ?). Je jette un coup d’œil aux disques et là, miracle, entre un best of de Mireille Mathieu et un vieux disque d’Yvette Horner, je tombe sur le deuxième album de Metallica. Quel employé mentalement perturbé avait bien pu avoir l’idée de commander un tel album pour l’assortiment du ridicule rayon disque du viniprix de La Courneuve ? Jamais je n’ai éclairci ce mystère. En tout cas, je prends l’album, je le glisse sous mon bras avec les autres et je fais mine de continuer à regarder ce qu’il y a dans le rayon. Au bout de 3 minutes, je chuchote à Marco : « On sort ». J’avance vers la caisse avec mes disques sous le bras. Il n’y avait pas de clients devant nous. Je passe devant la caissière en disant « Au revoir » et je sors du magasin sans payer mon disque. Elle, me voyant sortir comme ça, ne songe même pas un instant que je puisse avoir eu l’audace de piquer un 33 tours sans même tenter de le dissimuler. Elle ne moufte donc pas. Marco m’emboîte le pas, tremblant comme un truc qui tremble (au hasard, comme la poitrine de Sabrina quand elle chante « Boys, boys, boys »). Incrédule, une fois dans la rue il me demande : « T’as pris le disque ? » Je lui montre. Nous éclatons de rire.

C’est ainsi que nous sommes devenus co-propriétaires des deux premiers albums de Metallica. Comme il s’en est lassé assez vite, il a fini par m’échanger le sien contre un autre disque dont je ne me souviens plus. Je les ai toujours ces fameux vinyles. Et même, mon exemplaire de « Ride the lightning », celui que j’ai volé à Viniprix (et qui coûtait 51 francs, si je me souviens bien), fait partie du petit nombre qui, à cause d’un défaut au niveau de l’impression, sont sortis verts et non bleus. Une rareté, en quelque sorte.

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 Mais bon, je voulais vous parler du contenu des albums, pas seulement des circonstances dans lesquelles je suis entré en leur possession.

 « Kill’em all » est d’abord un objet fascinant. Le titre claque comme un ordre. Brutal. Définitif. L’image mêle habilement le premier degré de l’horreur (la flaque de sang) avec la force de la suggestion (l’ombre de la main tenant un marteau). On ne sait pas qui a commis quoi et pour quel motif – ce qui est sûr, c’est que ça saigne, on ne sait pas qui tient le marteau – un enfant ? un psychopathe ? On peut juste conjecturer. Au dos, la photo des quatre musiciens laisse perplexe : ces mecs ont l’air d’avoir 17 ans. En réalité, si la photo a été prise en 1983, ils avaient alors entre 20 et 21 ans. Mais Hammett et Ulrich ont des gueules de puceaux et Hetfield, avec son visage d’acnéique au dernier degré aurait pu jouer le grand frère du héros du film « Les beaux gosses ».

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Sinon, très peu de détails sont fournis par les notes de pochette. En ce temps là, Internet n’existait pas et le Minitel ne permettait pas de se renseigner sur Metallica. Quant à imaginer qu’il puisse exister un dictionnaire du heavy metal… Pour cela, il a fallu attendre encore cinq ou six ans que le magazine Best sorte le premier numéro « spécial heavy metal », avec une nomenclature de tous les principaux groupes, date de création, nom des membres, style de musique et principaux albums. J’ai pu apprendre plein de choses sur Metallica et sur les autres groupes de heavy metal que j’avais découvert entre temps : Loudness, Manowar, Virgin Steele, etc. Mais en 1984, tout ce qui ressortait c’était que Metallica était un groupe étasunien composé de James Hetfield (guitare rythmique et chant), Lars Ulrich (batterie), Cliff Burton (Basse) et Kirk Hammett (Guitare solo). C’est à peu près tout ce que je savais. Ah si, un truc bizarre quand même était révélé par les crédits des chansons : plusieurs d’entre elles étaient cosignées par un certain D. Mustaine. J’ai su plus tard qu’il était l’un des co-fondateurs du groupe, viré pour alcoolisme et incompatibilité d’humeur avec James Hetfield. Mustaine avait été remplacé juste avant la sortie du premier album par Kirk Hammett, lui-même transfuge d’une autre groupe de Speed Metal, « Exodus ». Accessoirement, Kirk Hammett avait été l’élève de Joe Satriani, que d’aucuns considèrent comme le plus grand guitariste de tous les temps (ex-aequo avec Steve Vai).

 Leur premier album de Metallica comprenait 10 chansons. J’ai déjà évoquée la première, « Hit the lights ». Ajoutons qu’elle commence, étrangement par un « fade in » et qu’elle annonce les structures alambiquées dont Metallica s’est ensuite fait le spécialiste (surtout à partir du 3ème album).

Le second titre, « The four horsemen », a également une structure nettement plus complexe que les habituels « 2 couplets, 2 refrains, un pont, un couplet, un refrain ». Au milieu du morceau, un court passage d’arpèges à la guitare éléctro-acoustique, sert d’amorce à un superbe solo joué par Hetfield (qui prouve qu’il n’est pas limité à la rythmique). Les breaks et changements de rythme de la rythmique sont particulièrement impressionnants de précision et de rapidité, non seulement sur cette chanson, mais sur tout l’album. Cela deviendra une marque de fabrique de Metallica et sera copié par tous les autres groupes, devenant assez rapidement la norme dans le style heavy metal.

« Motorbreath », le morceau suivant, est le plus court du disque (à peine plus de trois minutes alors que « The four Horsemen », « No Remorse » et « Seek & Destroy » sont entre 6.30 et 7.15 mn). C’est un morceau rageur et très rapide, presque punk dans l’attitude (mais je dis bien presque, parce que la musique de Metallica, contrairement au genre punk, est d’une précision clinique et le son est d’une propreté d’hôpital).

Les premières années, Metallica jouissait chez les amateurs de heavy metal les moins bourrins d’un prestige incomparable : c’était le seul groupe qui ne portait pas de clous, ni de croix et dont les chansons ne parlaient ni du diable, ni de super-héros. Au contraire, on croyait déceler dans leurs paroles des préoccupations presque politiques (surtout à partir du troisième album qui évoque la jeunesse sacrifiée à la guerre – « disposable heroes » et du quatrième album « Justice for all », « One »). Bon, on les croyait un peu anars et ça nous plaisait. Plus tard, le prestige s’est émoussé lorsque Metallica a été l’un des fers de lance de la lutte anti Peer to Peer et que, d’autre part, Hetfield s’est avisé d’expliquer le sens des paroles de la chanson « Ride the lightning » : pour lui, ce n’était pas une chanson contre la peine de mort mais une simple description de l’exécution d’un salaud qui, selon Hetfield, méritait la peine de mort.

« Jump in the fire », la chanson suivante, est la plus commerciale et vaut surtout pour son long solo final. Une bonne porte d’accès pour ceux qui ont du mal avec ce genre de musique.

« Anesthesia » est un instrumental joué par Cliff Burton avec un archet sur sa basse. Le coup de l’archet n’était pas nouveau. Jimmy Page, de Led Zeppelin, faisait durer 30 minutes la chanson « Dazed and Confused » en y incorporant un long (souvent trop long) passage de guitare jouée à l’archet. Mais la basse jouée à l’archet, on ne l’avait jamais entendu.

Cliff Burton (décédé en 1986 dans un accident de la route) était d’ailleurs un personnage atypique et attachant. Les hardos l’appelaient le « hippie », parce qu’il en avait l’allure avec sa coupe de cheveux et ses pantalons pattes d’eph’. Mais c’était un bassiste original avec de vraies compétences musicales, comme on peut le voir sur tous les instrumentaux du groupe qu’il a cosignés.

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« Whiplash », titre enchaîné avec le précédent, est l’un des plus violents du disque. En concert, les gens pogotaient sur ce morceau, autre point commun entre Metallica et le mouvement punk.

« Phantom Lord » est un morceau plutôt ordinaire. Celui que je saute presque systématiquement. Mélodie pas très bien foutue.

Par contre, les trois suivants (et trois derniers du disque) sont excellents (mention particulière à « Seek and destroy » avec son riff fabuleux. Tous ces titres comportent des passages d’une rapidité encore jamais entendue sur disque à cette époque. Ils ont des structures complexes avec plein de breaks. Une vraie tuerie.

 Initialement, James Hetfield ne devait pas être le chanteur du groupe. On a souvent l’impression qu’il force sur sa voix, mais au lieu de dérailler, ça donne à sa voix un air déchiré à la Alice Cooper qui se combine finalement à la perfection avec la musique. Je n’ai jamais su s’ils avaient un temps envisagé que ce soit Dave Mustaine qui assure le chant avant qu’il se fasse virer du groupe, mais ça me paraît curieux ? Mustaine s’est fait connaître, peu de temps après, en fondant un groupe concurrent de Metallica, « Megadeth ». Or si la musique de Megadeth est bien dans la lignée de celle de Metallica, la voix de Mustaine est assez atroce, surtout sur les deux premiers disques de Megadeth, largement pire que celle de Hetfield.

En tout cas, la voix âpre de James Hetfield donne encore plus une impression de violence à cet album qui, pour cette raison, n’est pas très apprécié de ceux qui ont découvert Metallica avec l’album de la consécration, en 1990. Mais il y a une autre différence entre les deux disques : « Kill’em all » est plein d’audaces structurelles, de changements de tempo, de breaks… Au contraire, « Metallica », l’album de 1990, est assez répétitif et ne propose que des chansons assez plan-plan. C’est plus facile à écouter, mais on s’emmerde assez vite.

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